Bénéficiaires ultimes en vertu de la Loi sur les sociétés par actions | Practical Law

Bénéficiaires ultimes en vertu de la Loi sur les sociétés par actions | Practical Law

Particuliers ayant un contrôle important dans la société. Toutes les entreprises assujetties à la Loi sur la publicité légale des entreprises, RLRQ, c. P.44.1 devront déclarer le nom de leurs bénéficiaires ultimes au Registre des entreprises du Québec.

Bénéficiaires ultimes en vertu de la Loi sur les sociétés par actions

Practical Law Canada Legal Update w-024-8254 (Approx. 4 pages)

Bénéficiaires ultimes en vertu de la Loi sur les sociétés par actions

by Practical Law Canada Corporate & Securities
Published on 07 Apr 2020Canada (Common Law), Quebec
Particuliers ayant un contrôle important dans la société. Toutes les entreprises assujetties à la Loi sur la publicité légale des entreprises, RLRQ, c. P.44.1 devront déclarer le nom de leurs bénéficiaires ultimes au Registre des entreprises du Québec.

Vers une plus grande transparence

Modifications annoncées par le gouvernement québécois dans le cadre du budget 2020-2021.
Afin d’améliorer la transparence corporative, le gouvernement entend :
  • introduire l’obligation de transmettre au REQ l’information relative aux bénéficiaires ultimes des entreprises ;
  • permettre la recherche d’informations dans le registre en utilisant le nom d’une personne physique.
Des mesures seront prises afin d’assurer une protection adéquate des renseignements personnels.
De plus, le gouvernement prévoit mettre en place des mesures visant à améliorer la qualité de l’information inscrite au registre.
Ainsi, contrairement à l’approche adoptée par le fédéral, soit l’ajout d’un registre dans le livre de la société visant ces personnes, le gouvernement provincial favorise le REQ pour la divulgation des informations relatives aux bénéficiaires ultimes.

Obligation de transmettre au REQ l’information relative au bénéficiaire ultime

Bénéficiaire ultime

La notion de « bénéficiaire ultime » fait essentiellement référence aux personnes physiques :
  • qui exercent en dernier lieu un contrôle effectif sur une personne morale ou une entité juridique donnée ;
  • qui, en dernier lieu, possèdent ou contrôlent une personne morale ou une entité juridique donnée ;
  • pour le compte desquelles une opération est effectuée.
Cette notion permet donc de viser les situations où la propriété ou le contrôle sont détenus par le biais d’une chaîne de détention ou par toute autre forme de contrôle autre que directe, y compris par l’entremise d’un prête-nom ou d’une fiducie.
Ainsi, le nom de la personne physique qui détient ultimement une participation significative devra être divulgué au REQ. Dans le cas où la propriété ou le contrôle est détenu ultimement par une fiducie, le nom du fiduciaire, du constituant et des bénéficiaires de la fiducie devront également être divulgués.

Entités visées

L’obligation de transmettre au REQ l’information relative aux bénéficiaires ultimes s’appliquera à la plupart des entreprises actuellement tenues de s’immatriculer au registre.
Cette obligation ne s’appliquera pas aux personnes morales dont les actions sont cotées en bourse, qui sont déjà soumises à plusieurs exigences en matière de transparence, aux personnes morales de droit public et aux organismes à but non lucratif (OBNL), pour lesquels le concept de bénéficiaire ultime ne trouve habituellement pas application. Des travaux additionnels seront effectués afin de déterminer si certains OBNL devraient être assujettis aux nouvelles obligations.

Personne morale de droit privé

En plus des informations actuellement inscrites au registre par une personne morale de droit privé, cette dernière devra identifier les personnes physiques :
  • détenant, directement ou indirectement, au moins 25 % des actions avec droit de vote de cette personne morale ;
  • détenant, directement ou indirectement, au moins 25 % de toutes les actions de cette personne morale mesurées par la juste valeur marchande ;
  • qui exercent un contrôle ou une haute main, direct ou indirect, sur au moins 25 % des actions avec droit de vote ou sur toutes les actions de cette personne morale mesurées par la juste valeur marchande ;
  • exerçant une influence, directe ou indirecte, dont l’exercice entraînerait le contrôle de fait de la personne morale ;
  • détenant conjointement une proportion d’actions ou exerçant un contrôle, une haute main ou une influence visés par l’une des situations précédentes ou ayant conclu une entente à cette fin.
La définition du bénéficiaire ultime sera harmonisée à celle de « particulier ayant un contrôle important » de la Loi canadienne sur les sociétés par actions, L.R.C. (1985), ch. C-44.

Société de personnes et fiducies

En ce qui a trait aux sociétés de personnes et aux fiducies, les règles applicables aux personnes morales de droit privé seront adaptées afin d’identifier, le cas échéant, la ou les personnes physiques qui les contrôlent ou en bénéficient de manière directe ou indirecte.

Informations requises sur les bénéficiaires ultimes

Les informations sur les bénéficiaires ultimes que devront déclarer les entités visées par la nouvelle obligation prévue dans le cadre du budget 2020-2021 comprendront :
  • le nom et le prénom ;
  • le mois et l’année de naissance ;
  • le type de contrôle exercé et le pourcentage détenu ;
  • l’adresse résidentielle et une adresse de signification.

Protection des renseignements personnels

La création d’une personne morale ou d’autres instruments juridiques ne devrait cependant pas être utilisée pour dissimuler l’identité des personnes physiques qui contrôlent réellement ces entités.
Il demeure que ces personnes ont droit au respect de leur vie privée et à la protection de leurs renseignements personnels. Ainsi :
  • le registre public n’indiquera que le mois et l’année de naissance de la personne ;
  • une personne physique pourra demander au REQ d’indiquer une adresse de signification ou de correspondance plutôt que son adresse résidentielle ;
  • le public n’aura pas accès aux renseignements relatifs aux personnes mineures lorsqu’elles sont bénéficiaires d’une fiducie ;
  • le pouvoir actuel du REQ d’empêcher la consultation d’une information personnelle si cela constitue une menace sérieuse à la sécurité de cette personne sera maintenu.
Pour leur part, les organismes d’enquête continueront d’avoir accès à l’ensemble des informations déposées au REQ. Il s’agit entre autres de la Commission de la construction du Québec, du ministère de la Sécurité publique, de la Régie du bâtiment du Québec, de la Sûreté du Québec, de l’Unité permanente anticorruption et de Revenu Québec.

Recherche par nom à partir des données du registre

Compte tenu des mesures qui seront prises afin de protéger la vie privée et les renseignements personnels des personnes physiques annoncées plus haut, le gouvernement permettra à tous d’effectuer des recherches par nom dans le registre des entreprises.

Qualité de l’information contenue au registre

Afin d’améliorer la qualité de l’information, des mécanismes de vérification seront mis en place. Des recommandations plus précises seront formulées ultérieurement.
Par ailleurs, des sanctions administratives seront incorporées à la législation afin de favoriser la qualité de l’information.

Entrée en vigueur progressive des modifications proposées

Afin de s’assurer que les entreprises disposent du temps nécessaire pour s’acquitter de ces nouvelles obligations et fournir l’information pertinente au REQ, la nouvelle obligation s’appliquera un an après la sanction des modifications législatives.
De même, la recherche par nom sera rendue accessible au public un an après la sanction des modifications législatives.

Modifications législatives

Les mesures annoncées dans le cadre du budget 2020-2021 seront intégrées dans un projet de loi qui sera présenté au cours des prochains mois.